Quand Julius Erving sort World B. Free de la galère... en dormant
- Gaspard Devisme
- 13 juil. 2022
- 3 min de lecture
On connaissait Julius Erving, champion ABA, champion NBA, MVP des deux ligues, terreur des playgrounds, et autres innombrables accomplissements. En effet, le leader du dernier titre des 76ers est l’un des tout meilleurs joueurs de la période 70s-80s qui vit ABA et NBA fusionner, avec Erving en fer de lance. Ce que l’on sait moins, c’est que le plus grand exploit du Docteur a été accompli en dormant.

Tout juste arrivé en NBA pour la saison 1975/76, premier exercice suivant la fusion NBA-ABA, Lloyd Bernard Free est le Rookie attitré de Dr J, fraîchement arrivé aux Sixers. En gros, c’est la victime de Julius. Mais, pour le futur World B. Free, être la victime de l’un des, si ce n’est le, meilleur joueur du monde, y’a pire. Encore joueur des New York Nets en ABA la saison précédente, Julius fait l’aller-retour tous les jours entre Philly et la Grosse Pomme pour se rendre à l’entraînement. C’est évidemment Free qui est chargé de faire taxi. À son plus grand plaisir car, ayant grandi dans le coin, le jeune meneur se vante auprès de ses potes à Brooklyn d’avoir Monsieur Julius Erving qui roupille côté passager. C’est bien de pouvoir flex en emmenant l’un des plus grands dunkeurs de tous les temps dans sa voiture, c’est encore mieux de pouvoir rouler pied au plancher tout en esquivant les amendes.

Julius et Lloyd, avant tout des basketteurs, et pas les pires
En retard pour un entraînement, Lloyd Bernard Free se permet d’accélérer un peu sur la route, jusqu’à tutoyer les 150km/h. Beau métier, belle voiture, le Doc à sa droite, tout va bien… « Weeeeuuu, Weeeeeuuuu », tout allait bien. Rangé sur le bas-côté avec un policier à sa fenêtre le jeunot négocie comme il peut. Mais, jouer aux Sixers si les brigadiers locaux ne te connaissent pas, ça a peu de poids dans les supplications. En bon meneur de jeu, Free n'oublie pas son leader endormi et joue son va-tout.
Voyant son coéquipier qui ronfle à côté de lui, le futur All Star fait savoir à l’officier que ce n’est pas n’importe qui qui est assoupi dans la voiture. C’est bien Julius « The Doctor » Erving qui tape sa meilleure sieste pendant que WBF prend tous les virages à la corde pour arriver à l’heure à l’entraînement des 76ers. Deux trois coups d’œil et le policier réalise bien la chose. La promesse de récupérer un autographe de Dr J, une petite formule de politesse, il n’en fallait pas plus pour convaincre Monsieur l’agent de les escorter jusqu'au centre d'entraînement. S’en suit un go fast dans Philadelphie derrière une voiture de police, et les deux joueurs arrivent tranquillement à la salle. Erving ne le sait pas, mais grâce à lui World B. Free a gardé son permis, et gagné une belle histoire à raconter.

Ballons, prunes, le J arrête tout
Ultra athlétique, ultra spectaculaire, Julius Erving avait bien besoin de repos pour continuer de performer. Mais, grand compétiteur, le Doc faisait parler son talent jusque dans les bras de morphées, pour y accomplir l’exploit le plus improbable de la carrière d’un MVP. Sauter haut, et faire sauter les amendes, en voilà un sacré talent.
Une minuscule anecdote à l’échelle de la carrière du Docteur, un peu plus importante à l’échelle de celle de World B. Free, mais surtout, un symbole de l’impact des superstars de la balle orange. Comme le dit notre rookie du jour : « Boy, that guy had clout » - « Gros, ce mec avait de l’influence ». Le mieux, c'est peut-être d'écouter le principal intéressé conter cette histoire.
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