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Danny Granger, Pacer à l'arrêt

  • Photo du rédacteur: Gaspard Devisme
    Gaspard Devisme
  • 26 janv. 2023
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 janv. 2023

La carrière de Danny Granger, c’est l’histoire d’un scoreur qui, à son prime, pouvait regarder n’importe lequel de ses collègues dans les yeux. Le problème c’est que lorsqu’on parle du prime de Danny on parle d’une période moins longue que tes années lycées. Et Dieu sait qu’elles sont passées vite.

What if?

Un peu de contexte

Si Reggie Miller rime bien avec Pacer, son départ rime aussi avec bagarre. En effet, le légendaire arrière d'Indianapolis prend sa retraite en 2005 suite à une défaite en demi-finale de la Conférence Est face aux Pistons. Mais l'autre évènement de la saison, c'est la grosse baston au Palace d'Auburn Hills lors d'une rencontre face aux mêmes Pistons en novembre 2004. Les Pacers sont privés de Jermaine O'Neal pour une bonne partie de l'année et de Ron Artest pour le reste de la saison. Si les coéquipiers du "Knick Miller" parviennent à l'accompagner jusqu'en playoffs, l'évènement est un tournant et marque la fin d'une ère dans l'Indiana, où l'on a pris l'habitude de jouer la gagne depuis une bonne dizaine d'années. Qui dit fin d'une ère, dit début d'une nouvelle, et en NBA ça passe par un nouveau prospect.


Bsahtek l'ambiance


Petit retour en arrière dans les baskets d'un jeune garçon de Louisiane. Lycéen à Grace King, Danny Granger est aussi performant sur les parquets que derrière son bureau. Sélectionné avec les McDonald's All-American lors de sa dernière année au lycée, et gratifié d'excellents résultats scolaires, il rejoint cependant une fac peu côtée, Bradley. Dans l'Illinois, Granger démontre rapidement ses compétences pour rentrer le ballon dans le panier. Avec onze puis dix-neuf points de moyenne Danny fait ce qu’un jeune doit faire, progresser. D’ailleurs, Bradley University devient vite trop petite pour un talent comme DG qui file chez les New Mexico Lobos pour ses troisième et quatrième années universitaires. Un cursus scolaire complet : parfait pour faire plaisir aux darons et pour perfectionner un joueur talentueux mais pas encore dans les petits papiers des scouts NBA.

Malgré des chiffres plus que corrects, Granger ne fait pas encore rêver la Grande Ligue. Un manque de playmaking, des qualités au rebond discutables pour un ailier, voilà deux gros freins dans un monde où le poste trois parfait est caractérisé par LeBron James, aux Cavs depuis deux saisons.

Un scout en particulier, Marty Blake, accessoirement ancien GM des Hawks d'Atlanta, estime que Danny devrait être sélectionné au second tour de la Draft 2005 (je te laisse vérifier mais c’est pas la cuvée du siècle). Un sale manque de respect qui permet à une franchise et son boss répondant au nom de Larry de flairer le bon coup.

Chez les grands

Après des joueurs comme Chris Paul ou Andrew Bogut sélectionnés dans les premières positions de la Draft, les Pacers de Larry Bird sélectionnent Danny Granger avec le dix-septième pick. Tout juste le temps de croiser Reggie Miller qui range son casier et ses sneakers à la fin de la saison 2004/05, le rookie arrive dans une franchise qui laisse derrière elle un paquet d’années à jouer le haut du tableau, conclues tout en finesse par une bagarre générale dans la Little Caesars Arena de Detroit.

Comme à l’université, Danny y va crescendo pour ses débuts professionnels. Un peu moins de dix points par soir en saison rookie, il augmente son capital de six pions la saison suivante, chose qu’il enchaîne pendant trois saisons pour arriver en 2008/09 à plus de 25 points de moyenne sur la tête de toutes les défenses NBA. Plus de responsabilités, plus de points, mais aussi de meilleurs pourcentages, tout se passe bien dans le meilleur des mondes pour DG33. Si l'ailier profite des vétérans restés dans l'Indiana à l'été 2005 pour découvrir les playoffs dès sa première saison dans la ligue, les saisons suivantes lui permettent d'exploser les compteurs dans une équipe de bas de tableau.



De 2006/07 à 2008/09, les fermiers enchaînent trois saisons en 36-46. Ce dernier exercice permet même à l'ailier des Pacers d'obtenir un ticket pour le All Star Game et de soulever le trophée de joueur ayant le plus progressé (MIP). Cette éclosion n'empêche pas Indiana de chuter en 32-50 en 2009/10. Le genre de saison qui plaît plus au management qu'aux fans puisque les Pacers vont chercher Paul George avec le dixième choix de la Draft 2010. Si PG n'est pas tout de suite le joueur que l'on connaît aujourd'hui, son arrivée concorde avec le retour des Pacers en post-season. La saison se conclut sur une défaite 4-1 au premier tour des Playoffs face aux Bulls, meilleur bilan de la ligue. Plutôt positif pour une franchise en développement, menée par Danny Granger encore au début de son prime, et dont le rookie Young Trece ne demande qu'à exploser.

Les croisés tu connais

En réalité, cette participation en playoffs est un trompe-l'oeil, à plusieurs niveaux. En 37-45, les Pacers n'auraient même pas été dans le Top 11 à l'Ouest. Pendant ce temps-là, Danny Granger connaît une deuxième saison en baisse de production, tant au niveau des statistiques que de l'efficacité. Mieux accompagné, l'ailier se contente de la progression de la franchise avec laquelle il s'apprête à jouer sa septième saison en NBA, dont la cinquième en tant que première option offensive de l'équipe.


En 2011/12, Indiana poursuit sa progression derrière son leader. Danny est toujours le boss offensif de la franchise, mais score toujours moins (18,7 points par match). Paul George prend un peu plus de place, accompagné d'un Roy Hibbert de gala et de Darren Collison et David West en lieutenants du dix-septième choix de la Draft 2005. Dans une saison à soixante-six matchs en raison du lockout, les hommes de Frank Vogel vont chercher 42 victoires et ne chutent que face aux Heatles (4-2) de LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh. Une série dans laquelle Granger brille peu : 13 points par match, moins de 40% au tir, DG n'est qu'un Pacer parmi d'autres... Et les problèmes ne font que débuter pour l'ailier.


Devenus une force majeure de l'Est, les Pacers finissent même la saison 2013/14 tout en haut de leur conférence dans le sillage de Paul George, nouveau patron à Indianapolis. Si les chiffres de Danny Granger ont chuté entre 2009 et 2012, son corps avait au moins la gentillesse de le laisser relativement tranquille puisqu'il joue au moins soixante matchs par saison dans la période. La saison 2012/13 est celle de la révélation pour PG13, il remporte le MIP glané par son mentor quatre ans auparavant. Un passage de témoin aussi symbolique qu'effectif.


Après seulement cinq apparitions, loins d'être ses plus marquantes, Granger doit mettre ses tenues de match sur le côté pour soigner une vilaine tendinite au genou gauche. Une blessure courante mais qui peut traîner bien comme il faut quand elle s'y met. Le numéro 33 des Pacers ne rechaussent les sneakers que la saison suivante durant laquelle il est transféré vers les Sixers alors qu'il n'a clairement pas retrouvé son meilleur niveau. Immédiatement coupé, il rejoint les Clippers mais ne dispute que douze matchs avec l'équipe de la Cité des Anges.


Quasi collector celle-ci


La NBA est impitoyable et les General Managers ont la mémoire courte, peu importe la mention All Star sur le CV. Avec huit points de moyenne en quarante-et-un matchs sur la saison, le bonhomme n'attire pas les foules. Seul le Miami Heat, orphelin de LeBron James, est prêt à donner une chance à l'ancien All Star. Après 30 matchs et une production bien en-dessous des attentes, un nouveau trade attend Danny. Goran Dragic rejoint le Heat tandis que DG prend l'avion jusqu'à Phoenix... pour rien. En effet, l'ex de Bradley ne portera jamais les couleurs de la franchise de l'Arizona, ni celle d'aucune autre équipe. Si l'ascension a été progressive, la chute fut aussi brutale que Prime Danny Granger n'était létal.


Entre les saisons 2012/13 et 2014/15, l'ancien chouchou de la Fieldhouse d'Indianapolis ne joue que soixante-seize matchs et jongle entre manque de rythme, pépins physiques et manque de confiance. Rien n'est réuni pour un retour au meilleur niveau et un triste transfert des Suns aux Pistons au milieu d'une saison blanche sonne le glas de la carrière de Danny Granger dans la grande ligue.


Sa grande sœur travaillant à la NASA, DG33 avait tout pour viser la lune. Malheureusement, un corps capricieux l'aura forcé à garder les pieds sur terre. Un parcours scolaire sous les radars, une progression linéaire en NBA, tout était réuni pour faire de cette carrière une belle histoire, tout... sauf un foutu tendon rotulien.

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