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Le frisson - Quand Zizou sort de sa retraite dans le corps d'un jeune numéro 8 bordelais

  • Photo du rédacteur: Gaspard Devisme
    Gaspard Devisme
  • 15 févr. 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 févr. 2022

Bienvenue en hiver, saison des maladies et des cadeaux. Ça tombe bien, c'est le 11 janvier 2009 que Yoann "futur Zidane" Gourcuff enrhume les pauvres Sylvain Armand et Samy Traoré pour nous offrir l'une des plus belles douceurs de l'histoire du championnat de France.


Après 19 journées dans cette saison 2008/09, les girondins sont 2èmes à 3 longueurs du leader lyonnais, confirmant les promesses de la saison précédente terminée à la 2ème place de Ligue 1 à seulement 4 points de l'armada lyonnaise qui roule sur le championnat de France depuis 7 ans. La première saison avec Lolo White aux commandes a boosté les ambitions des bordelais qui se font prêter la jeune pépite Yoann Gourcuff en provenance du Milan dans un relatif anonymat.


Gourcuff s'impose immédiatement comme un titulaire à part entière et un joueur clé du dispositif de Blanc. L'ancien milanais, auteur de 3 buts et 6 passes décisives en Ligue 1, entame cette 20ème journée face au PSG en tant que meneur de jeu et leader technique de son équipe. Il ajoute à son total une 7ème passe décisive dès la 10ème minute de la rencontre en déposant une galette sur coup franc à Souleymane Diawara. Les 22 joueurs rejoindront les vestiaires sur le score de 2 à 0 pour Bordeaux après que Cavenaghi y soit aussi allé de son but. C'est en 2ème mi-temps que le chef d'œuvre est produit, 32 000 spectateurs à Chaban-Delmas réchauffés de la meilleure des manières possibles : par un frisson.


Après 25 minutes de jeu en seconde période au cours desquelles les joueurs de Paul Le Guen n'arrivent pas à renverser la tendance, les bordelais enfoncent le clou. Non, ils ne l'enfoncent pas, ils le fracassent sur la tête du PSG. En particulier le côté gauche de sa défense dont les hommes finiront comme les acteurs privilégiés et malheureux d'un éclair de génie de Yoann Gourcuff, un éclair qui aurait du en appeler tant d'autres. A la suite d'une action brouillonne résultant sur un centre de Benoît Trémoulinas direction l'homme invisible au point de penalty, les parisiens se dégagent mal et le ballon atterrit dans les pieds de Mathieu Chalmé. Le latéral droit transmet la gonfle à un Gourcuff encerclé par 4 parisiens mais qui n'en a que faire. Le breton, dos au but de Landreau à l'entrée de la surface, n'aura besoin que de 4 touches de balle pour se défaire d'Armand rapidement monté sur lui. Puis de Traoré, resté en place aux côtés de Zoumana Camara.


2 premières touches pour une roulette qui élimine le latéral gauche parisien cherchant encore la balle alors que Gourcuff se retourne pour faire face à Traoré. Celui-ci ne fera pas beaucoup mieux face à un double contact exceptionnel que n'aurait pas renié Don Andrés Iniesta. 3m², deux défenseurs dans le vent et c'est face à Landreau que se présente le breton qui parachève son œuvre d'un extérieur du pied droit téléguidé dans le petit filet opposé.


En l'espace de 3 secondes, Yoann Gourcuff aura, utilisé ses yeux derrière la tête pour faire danser Armand, les aimants sur ses Adidas pour perdre Samy Traoré, et fait parler la poudre en fusillant Mickaël Landreau abandonné par sa défense. Au final, tous ces mots ne sont que de faible utilité quand on a la chance de pouvoir voir cet enchaînement en boucle. Alors, comme le dit Grégoire Margotton : "régalez-vous !".


On pardonnera l'orthographe douteuse de l'auteur de la vidéo qui nous permet de nous délecter de cette magie


Aujourd'hui, Yoann Gourcuff ne joue plus au foot, les girondins non plus, et c'est un paquet d'enfants des années 2000 qui supportent désespérément les bordelais. Tout ça à cause d'un gamin du finistère et son compère marocain, emmenés par l'entraineur à la touillette qui partage aujourd'hui son temps entre une triste équipe qatarie et les parcours 18 trous. Du gâchis à tous les étages mais surtout une saison et demie de football champagne où Bordeaux, aussi magnifique qu'injouable, était emmené par un chef d'orchestre prêt à tutoyer les sommets. Merci Yoann.

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